La nuit, la maîtresse des rêves protège ses enfants

 

J'aime me déshabiller
en ôtant les couleurs
du jour révolu.
Et pendant la nuit où les songes se manifestent,
avec mes pieds de danseuse,
je m'éprends
du visage effacé que je ne vois plus
que les paupières closes.

Il fait bon vivre
avec ce sentiment
de l'instant
réincarné :

tendre comme s'il sentait l'odeur du lait,
le somnambule de mes nuits fleuries
erre avec des mains poudrées
dans l'or fin de ma vie amoureuse ;

il me fait espérer tout le jour
cet état d'absolu
où les cils se referment.

Je vois
un univers préservé
que la vague a épargné :
belle île !

J'approfondis mes regards
tandis que le monde s'ouvre à perte.
Aurais-je le temps de t'embrasser ?

Tu sais mon amour ?
Tu m'entends respirer ?
Qui regarde mes yeux ?
Qui me voit ?

Je crois n'être finalement qu'une image avec des envies de rivière ou de chevaux dans cette rivière
et mon coeur
bat de moins en moins
le festival de ma "vie".

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